![]() Appauvri, au prise avec une guerre récurrente depuis des décennies, le Soudan est exsangue. Sa situation politique et économique actuelle ne laisse guère présager une amélioration rapide. Avec son million de morts en douze ans et ses 3 millions de personnes déplacées ou réfugiées, le Soudan vit l'un conflit les plus éprouvants et les plus meurtriers du globe. A l'origine de cette crise permanente, la division du pays en deux entités de populations, de religion et de culture différente. Le nord est peuplé de soudanais essentiellement musulmans et culturellement plus proches du monde arabe, tandis que le sud est surtout constitué de soudanais animistes et chrétiens, culturellement plus proche des africains. A l'exception d'une "trêve" (entre 1972 et 1983), le pays reste déchiré entre les deux communautés. Tchad, Libye, Egypte, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Zaïre, République centrafricaine, Erythrée. ![]() L'APLS OU MPLS (Armée ou Mouvement Populaire de Libération du soudan) : dirigé par le colonel Garang, ce parti rassemble les forces du sud du Soudan opposées au pouvoir. Malgré la présence de plusieurs courants, en son sein, le MPLS revendique l'unité du pays, mais prône un l'instauration d'un état laïc et fédéral. LE FNI (Front National Islamique) : indirectement au pouvoir dès 1986 et malgré sa dissolution par Béchir, le FNI reste très proche des dirigeants. Beaucoup de ses membres font partie du gouvernement. L'ADN (Alliance Démocratique Nationale) : ce parti regroupe les soudanais de l'opposition en exil. Les nombreuses dissensions qui l'agitent l'empêchent de mener une revendication efficace. ![]()
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![]() ![]() Le Soudan est entré sous domination britannique vers 1898. Les colons anglais, installés sur le territoire, commencèrent le développement des infrastructures. La partie nord du pays bénéficia rapidement d'une mise en valeur, au détriment du sud, laissé sous la coupe d'administrateurs coloniaux, que l'éloignement des centres de décision incitait au pouvoir personnel. Une dizaine d'années avant leur départ, les anglais tentèrent de remédier à cette inégalité, mais en vain. Aussi, en 1956, lorsqu'il devint indépendant, le Soudan souffrait d'un déséquilibre nord-sud assez marqué, lourd de conséquences pour les années à venir. Ecartés de la direction du pays, pris en main par les partis traditionnels du nord, le sud soudanais s'engagea dans un mouvement de rébellion et revendiqua son autonomie. La guerre civile avait commencé. En 1958 et 1969, les partis au pouvoir firent appel à l'armée pour tenter de faire taire les rebelles. Les deux tentatives se soldèrent par un échec, malgré l'instauration éphémère, en 1964, d'un régime parlementaire plus ouvert. Le second coup d'état, à défaut de restaurer la paix, installa cependant au pouvoir le général Nemeiry, qui mena le pays d'une main de fer jusqu'en 1985. Des pourparlers s'engagèrent avec les rebelles. En 1972, les premiers accords furent signés à Addis-Abeba, en Ethiopie, donnant au sud un peu de l'autonomie espérée. Des institutions reliées au gouvernement du nord se mirent en place. Mais, après ces heures de "réconciliation nationale", Nemeiry adopta, dès 1977, une série de mesures défavorables à la région sud. Les accords d'Addis-Abeba furent en partie bafoués et des projets de développement en faveur du sud abandonnés. En choisissant, en septembre 1983, d'instaurer officiellement la Charia (la loi islamique), Nemeiry relança un conflit déjà latent. Mais le sud, mieux armé et plus apte à se lancer dans une nouvelle offensive, se plaça sous la direction du Colonel Garang et recommença l'insurrection. A la tête du Mouvement Populaire pour la Libération du Soudan (MPLS), il exigea l'instauration d'un état laïc et fédéral, tout en revendiquant son attachement à l'unité du Soudan. En 1985, des grèves de protestations s'organisèrent dans les grandes villes du pays, régions nord et sud confondues. Nemeiry fut remplacé par un conseil militaire transitoire, qui organisa des élections dès le mois d'avril 86. Ce nouveau gouvernement fut destitué en juin 89, par le coup d'état du colonel Béchir, ouvertement islamiste et soutenu par le FNI (Front National Islamique). ![]() |